Compte rendu jour 2 : les Fashion Green Days 2023 à Roubaix

Compte rendu jour 2 : les Fashion Green Days 2023 à Roubaix

Ces 27 et 28 juin 2023, nous étions à Roubaix pour participer aux Fashion Green Days. En invité d’honneur de cette édition : l’inclusivité. Cette année encore, nous avons été conquises par la richesse des interventions.

Focus sur le jour 2.


Lire le compte rendu du jour 1

Eloise Modno, co-fondatrice du label SloWeAre et Sylvie Veyret, consultante RSE spécialisée mode et textile, nous exposent le fruit de leurs recherches récentes sur la perception qu’ont les consommateur·rice·s des marques éco-responsables ainsi que des différents profils conso d’aujourd’hui.

Les scandales du secteur mode ont marqué les esprits des consommateur·rice·s . Le greenwashing envahit le marché, les consommateur·rice·s  sont perdu·e·s lorsqu’iels souhaitent acheter mieux. Les chiffres de leur étude démontrent que « 75% des français·e·s ne distinguent pas les entreprises réellement éco-responsables ».

Aujourd’hui, le prix d’un vêtement est faussé, il n’est plus basé sur la valeur intrinsèque du produit. SloWeAre défend le développement du lien entre prix et usage du produit.

La solution serait de passer d’une logique de coût d’acquisition au prix d’usage, ce qui remettrait du contexte et de la réalité au produit.

“On estime qu’un t-shirt fast fashion coûte en moyenne 86% plus cher qu’un t-shirt slow fashion”,

– SloWeAre

Un t-shirt de fast fashion est porté en moyenne 7 fois alors qu’un t-shirt de bonne qualité pourra être porté en moyenne 5 ans.

Quand on fait le calcul assez simple en rapportant le coût d’usage au prix d’achat, le t-shirt de fast fashion revient 86% plus cher qu’un t-shirt de bonne qualité.

À regarder :

Cash Investigation: L’envers de nos t-shirts

Sur le front : Exportation des vêtements

À lire :

La face cachée des étiquettes, Eyrolles, Eloïse Moigno et Thomas Ebélé, 2023

Intégrer les enjeux de santé & handicaps dans nos vêtements

Vient ensuite l’introduction de Muriel Robine, fondatrice de l’Institut de la Mode inclusive. Elle nous ouvre une grande porte sur la mode inclusive et tout le potentiel à y réaliser . Les raisons de cette mode sont multiples puisque 40% de la population (française), selon les chiffres de l’Insee, souffre de pathologies chroniques qui justifieraient des aménagements vestimentaires. Quelques exemples parmi les pathologies citées : mastectomie, troubles de la thermorégulation, endométriose, allergie à certains textiles, prothèse de l’épaule, polyarthrite, obésité, dyspraxie…

La mode inclusive se décline sous trois aspects : la matière, la forme et le système de fermeture.

Quelques marques ayant pignon sur rue se sont déjà penché sur la question et pratiquent l’inclusivité dans leurs collections. C’est le cas de Promod et sa « Boutique Rose » (en collaboration avec « Bien-à-porter »), Jules et sa collection « Handimode » (collections existantes adaptées pour tous les hommes porteurs de handicap), ou encore Obaïbi (marque pour enfants) avec sa collection pensée pour les prématurés. Dans le but d’être au plus proche de la réalité, les trois enseignes ont, dès le départ, travaillé en collaboration avec les consommateur·rice·s .

Boutique Rose (Promod) Handimode (Jules)

 

Seniors : des vêtements adaptés dans le temps

C’est le cas de For ESTIME : une marque de mode pensée pour les seniors. Co-créée avec des résident·e·s en EHPAD, elle permet aux seniors de garder le plaisir de bien s’habiller en toute autonomie et estime de soi. Elle accompagne aussi les aidant·e·s et soignant·e·s dans l’habillement de leurs bénéficiaires. Un minimum de manipulations pour un minimum de gestes douloureux. For ESTIME sera de passage en Belgique à travers une boutique nomade (à Uccle, dans un premier temps).

forESTIME

Place à l’innovation avec Julien Payen de l’entreprise Lattice Medical. Cet ingénieur textile nous présente sa solution innovante de reconstruction mammaire : une bioprothèse qui engendre une régénération mammaire. Cette prothèse permet au tissu adipeux de se régénérer à l’intérieur, avant de se dissoudre complètement. Elle se présente sous forme d’une coque en biopolymère dans laquelle on insère un échantillon de tissu adipeux prélevé sur le sein de la patiente.

Lattice Medical

Dans la continuité d’initiatives inspirantes, celles-ci couronnées d’une mission sociale forte, n’hésitez pas à découvrir :

Atelier Fou de Coudre La Vie est Belt Altereos ID-tiss La Cravate Solidaire Dmultiple

Les « petits + » découverts lors de notre séjour :

Si vous êtes de passage à Roubaix, nous vous conseillons de faire un saut par la boutique mutualisée de créateur·rice·s : le Grand Bassin (à côté du Musée La Piscine). On vous conseille également de faire un crochet par le bar des 3 tricoteurs : on commande sa paire de chaussettes, son écharpe ou son bonnet tricoté (100% laine) personnalisé le temps d’un verre. 😉

© Les 3 Tricoteurs
© Le Grand Bassin

Le Grand Bassin Les 3 tricoteurs


Article rédigé par Marie Cox et Fanny Van hammée,
avec le soutien du Fonds européen de développement régional.

Articles liés

Notre visite de la Manufacture Bernard Depoorter

Compte rendu de la visite de l’usine de tissage B&T Textilia

Compte rendu jour 1 : les Fashion Green Days 2023 à Roubaix